C’est l’une des rares occasions où l’on publie les tarifs des boissons dans les cafés. Les augmentations qui se succèdent à un rythme soutenu sont une aubaine pour les cafetiers. Et le consommateur en paie les frais !
Dans la foulée de la nouvelle majoration des tarifs du café, le client ne comprend pas pourquoi il doit payer un café express à 1D800 et une bouteille d’eau minérale de 1.5 litre à 2D200. En fixant de tels tarifs, l’Utica n’a pas précisé la quantité de café ou de thé qui doit être servie en millilitres, par exemple.
Réaction des cafetiers
Les tenanciers sont libres d’utiliser les récipients qu’ils veulent, sans être soumis à la moindre astreinte. Car, justement, les cafetiers se sont déjà engouffrés dans la brèche en servant ce breuvage dans des verres ou des tasses de petite contenance ou avec des quantités réduites. Plus encore, ils ne servent pas le thé ou prétextent qu’il n’est pas encore prêt. En effet, il ne coûte qu’un dinar, alors qu’un café vaut 1D 800. Donc pas très rentable !
Quant à la qualité du produit et du service, c’est une autre paire de manches. Ce que l’on n’arrive pas à comprendre, aussi, c’est pourquoi c’est toujours le consommateur qui doit payer les pots cassés.
Malgré tout, la Chambre nationale des syndicats des cafetiers, réunie le 24 octobre, n’a pas entériné les augmentations que beaucoup ont déjà répercutées. Les responsables syndicaux du secteur s’en tiennent à l’incontournable liberté des prix, invoquant ce qu’ils appellent “la libre concurrence”.
En d’autres termes, ils ne reconnaissent pas le tableau des nouveaux tarifs attribué par l’Utica. À qui, alors, les habitués des cafés doivent-ils s’en remettre ?
Le client, royalement ignoré
En attendant, on nous crible de chiffres et de statistiques pour justifier les hausses des prix. De ce fait, on nous précise que le kg de café pour le public se situera autour de 19 dinars. Les professionnels, quant à eux, devront l’acheter à près de 34 dinars.
Ces nouveaux tarifs, faut-il le rappeler, sont effectifs depuis le 18 octobre courant. Comment les services de contrôle parviendront-ils à garantir que le café destiné aux simples consommateurs ne sera pas détourné au profit du secteur professionnel ? En outre, quelles sont les dispositions concrètes capables d’assurer les quantités nécessaires destinées à la consommation des ménages ?
Apparemment, rien ne s’oppose à ce que le produit le moins cher soit utilisé par les professionnels. Et, par la suite, revendu au prix du café à 34D.
C’est, vraiment, à un jeu d’équilibriste que nous convient les nouvelles tarifications. On aurait, pourtant, aimé qu’elles soient accompagnées de dispositions favorables aux clients. Ces derniers (auxquels on n’a pas demandé leur avis) doivent se plier à ces contraintes.
Justement, on n’a rien prévu en leur faveur. Comme, par exemple, l’amélioration du service, le port d’une tenue par les serveurs, un plus grand respect à leur égard, ainsi qu’à l’hygiène du matériel utilisé ou l’affichage des prix et bien d’autres choses. Ce n’est pas trop demander. Il est vrai que, déjà, une partie de la clientèle a commencé à boycotter les cafés ou les salons de thé. L’addition lui paraît très salée. Elle n’est pas prête à payer les 200 millimes supplémentaires, sans qu’il y ait la moindre prise en compte de son avis ou de ses préférences. Mais on sait, malheureusement, que les invétérés ne tarderont pas à fréquenter de nouveau ces endroits une fois l’onde de choc passée.